14 juillet : dans les coulisses du défilé avec deux IETA du Shom, Juliette et Pierre-Yves

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14 juillet : dans les coulisses du défilé avec deux IETA du Shom, Juliette et Pierre-Yves

Mis à jour le 12/07/2025

Comme chaque 14 juillet, les hommes et les femmes engagés pour la défense de la France seront à l’honneur sur les Champs-Élysées. Cette édition 2025 aura une résonance particulière pour le Shom.

Pour la première fois, Laurent Kerléguer, directeur général du Shom, a eu l’honneur de désigner deux jeunes ingénieurs des études et techniques de l’armement pour représenter l’établissement lors de ce grand rendez-vous national. 

En tant qu’ingénieurs hydrographes (IETA) au Shom, en quoi consiste concrètement votre métier ?

IETA Juliette – Je suis ingénieur hydrographe, embarquée à bord d’un bâtiment hydrographique de la Marine nationale. Mon rôle ? Préparer et conduire des campagnes d’acquisition de données en mer, aux côtés d’une équipe de 9 à 12 militaires du GHOA. Le cœur de notre mission, c’est la mesure des profondeurs marines, indispensable à l’élaboration des cartes de navigation. Mais pour que ces données soient exploitables, il faut aussi connaître avec précision la position du navire, ses mouvements, la vitesse du son dans l’eau à différentes profondeurs, les effets de la marée, les courants, les structures sédimentaires du fond marin… Une fois de retour à terre, vient le temps du traitement et de l’analyse. Chaque mission contribue à améliorer la connaissance du milieu marin, au service de la sécurité en mer et des forces armées.

IETA Pierre-Yves – Après plusieurs années comme ingénieur hydrographe embarqué sur le bâtiment hydrographique Laplace, j’ai rejoint le département Cartographie du Shom en tant qu’adjoint en hydrographie et planification. Aujourd’hui, mon rôle est d’assurer que les données collectées en mer se traduisent en cartes à jour et sûres pour tous les usagers de la mer. Concrètement, j’analyse l’impact des nouveaux levés bathymétriques sur nos cartes marines, je pilote la publication de nouvelles cartes ou la mise à jour de celles existantes, et je veille à ce que les données soient pleinement exploitées. Je suis également en charge du suivi de la production de cartes au profit de la défense, en particulier les cartes sous-marines, en lien étroit avec les forces armées et certains partenaires étrangers. C’est un travail de coordination exigeant, mais passionnant.

Quel rôle jouerez-vous dans ce défilé et comment vous y préparez-vous ? 

IETA Juliette – Nous faisons partie des “défilants” : le bloc constitué pour descendre les Champs-Élysées le 14 juillet. C’est un honneur, mais aussi une responsabilité. La préparation est exigeante : nous avons déjà effectué deux semaines d’entraînement à Fréjus sur la piste d’atterrissage d’une ancienne base aéronavale. Chaque jour, les défilants ont enchaîné plusieurs heures de marche en bloc, des exercices de synchronisation et l’apprentissage du maniement de l’épée. À partir du 7 juillet, les répétitions se poursuivent tous les après-midis à Satory, pour affiner chaque geste, chaque alignement. La sélection reste ouverte jusqu’au dernier moment. Rien n’est acquis. Nous devons être irréprochables pour conserver notre place dans le bloc. Des remplaçants s'entraînent avec nous, prêts à prendre le relais en cas de défaillance.

IETA Pierre-Yves – La plupart des participants aux entraînements défileront dans le bloc DGA, qui rassemble des ingénieurs militaires IA et IETA, des commissaires des armées, ainsi que des gendarmes de l’armement. En soutien, des remplaçants et du personnel logistique veillent au bon déroulement de la préparation. L’objectif pour le 14 juillet est que le bloc soit irréprochable. Chaque détail compte. L’alignement parfait des lignes et des colonnes, l’homogénéité des mouvements, la justesse des postures. Pour atteindre ce niveau d’exigence, il faut des heures de répétitions, jusqu’à ce que les gestes deviennent des automatismes. Le bloc doit avancer d’un seul corps, imperturbable sur les pavés des Champs-Élysées. La dernière ligne droite se joue à Satory, en région parisienne. Toutes les unités défilantes s’y retrouvent pour peaufiner ensemble la chorégraphie militaire du 14 juillet, sous le regard exigeant du gouverneur militaire de Paris, garant du bon déroulement du défilé devant le Président de la République.

Le corps militaire au Shom : qui sont-ils ?

Au Shom, le personnel militaire joue un rôle essentiel dans les missions scientifiques et techniques liées à la mer : hydrographie, océanographie, cartographie, etc. 
Deux grandes catégories de militaires y sont représentées, chacune avec des compétences et des parcours spécifiques. 

Les officiers mariniers : des spécialistes de terrain Sous-officiers de la Marine nationale, les officiers mariniers constituent l’ossature des unités opérationnelles. Au Shom, ils sont spécialisés en hydrographie et sont au cœur des missions d’acquisition et de traitement des données en mer ou à terre. 

Les ingénieurs militaires : experts de l’armement et de l’innovation Officiers ingénieurs issus du corps de l’armement, relevant de la Direction générale de l’armement (DGA). On distingue deux statuts : 

  • Les ingénieurs de l’armement (IA) appartiennent à l’un des grands corps techniques de l’État. Ils exercent des fonctions de direction, de pilotage de programmes, de contrôle et de coordination, souvent à des postes à haute responsabilité.
  • Les ingénieurs des études et techniques de l’armement (IETA), occupent des fonctions techniques, scientifiques ou administratives, en appui direct aux programmes et aux missions du ministère des Armées.
Crédit photo
Marine nationale