Mission hydrographique sur les Récifs de l'Astrolabe

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Mission hydrographique sur les Récifs de l'Astrolabe

Mis à jour le 02/09/2025

En juillet dernier, la base hydrographique de Nouvelle-Calédonie (BHNC) a été déployée dans le Nord-Est de la Nouvelle-Calédonie, aux récifs de l’Astrolabe. Cette zone reste très peu couverte sur le plan hydrographique. Ces récifs présentent un intérêt stratégique pour les armées dans le cadre des missions de surveillance et d’intervention liées à l’action de l’État en mer : police des pêches, sauvetage, lutte contre la pollution, etc. Parallèlement, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie y accorde une attention particulière, cet espace faisant partie de la réserve du Parc naturel de la mer de Corail.

Dans ce contexte, les Forces armées de Nouvelle-Calédonie (FANC) et le Parc naturel de la mer de Corail ont exprimé le besoin d’améliorer la sécurité de la navigation et de disposer de voies recommandées ainsi que de zones de mouillage dans les récifs de l’Astrolabe.

Pendant douze jours, une équipe du Groupe océanographique du Pacifique (GOP) a embarqué à bord du navire scientifique Amborella, navire multi-missions de 24 mètres mis en service par le Parc naturel de la mer de Corail depuis 2011. Cette mission constituait la deuxième collaboration entre le Shom et l’équipage de l’Amborella, après une première opération menée en 2023 dans les îles Chesterfield.

Navire scientifique « Amborella » du Parc Naturel de la Mer de Corail

Le navire n’étant pas équipé d’un sondeur multi-faisceaux, les acquisitions bathymétriques ont été réalisées depuis son annexe, un semi-rigide de sept mètres. Pour cette mission, un SMF Norbit monté sur perche avait été préalablement intégré à l’embarcation par la BHNC. L’espace devant la console centrale a été aménagé pour accueillir le poste d’acquisition hydrographique et une tablette a été installée afin de transmettre en temps réel au barreur les profils à suivre.

Zodiac de l’Amborella prêt à partir sonder

Sur zone, le récif se distingue par un petit îlot sableux découvrant uniquement à marée basse, seule émergence visible d’une structure récifale longue de treize milles nautiques.

Seul îlot de sable découvrant des récifs de l’Astrolabe

Les travaux ont été ouverts et clos par le déploiement et la récupération de marégraphes, réalisés avec l’appui de plongeurs du GOP. Les observations sous-marines ont révélé que la majorité des coraux étaient morts, formant un paysage aux reliefs complexes mettant à l’épreuve les traitements bathymétriques. Toutefois, certaines zones subsistent avec une forte vitalité, abritant des gorgones géantes centenaires.

Récifs coralliens de l’Astrolabe en bonne santé
Récifs de corail fossilisés dépourvus de corail vivant
Mise en place d’une cage plongeur avec marégraphe

Au cours de la mission, deux zones de mouillage et leurs voies d’accès ont été créées. Un passage Est-Ouest a également été amorcé et sera complété lors d’un prochain déploiement. Dans la partie sud du récif, une passe d’une soixantaine de mètres de large a été identifiée, permettant l’accès au lagon et la mise en place d’un mouillage sur fond sableux, protégé par le récif. Cette découverte avait été préalablement suggérée par la bathymétrie dérivée d’images satellites produite par la chaîne Bathysat®, qui s’est révélée être un indicateur fiable pour cibler les zones de sondage.

Imagerie du sondeur de l’accès mouillage nord du récif Astrolabe avec son tombant incomplet de plusieurs centaines de mètres

Les levés ont mis en évidence des fonds très variables et abrupts, atteignant plusieurs centaines de mètres de profondeur et repoussant les limites du sondeur Norbit, dont la portée maximale avoisine 150 mètres.

Crédit photo
Shom